Les 7 vies de l’Épervier – La Blanche Morte

Un premier tome tragique et envoûtant

Paru en 1983, La Blanche Morte inaugure la grande fresque historique Les 7 vies de l’Épervier, créée par Patrick Cothias (scénario) et André Juillard (dessin). Cette saga, devenue une référence de la bande dessinée historique, plonge le lecteur au début du XVIIᵉ siècle, entre intrigues de cour, drames familiaux et destins brisés. Dès ce premier tome, le ton est donné : tragédie intime et souffle épique s’entrelacent pour poser les bases d’un récit captivant.

Une naissance marquée par le drame

L’histoire s’ouvre sur une nuit glaciale en Auvergne. Blanche de Troïl, enceinte et fuyant son mari Yvon, s’effondre sur un lac gelé. Avant de mourir, elle met au monde une fille, emmaillotée dans sa robe rouge : Ariane de Troïl.
Au même moment, à Paris, la reine Marie de Médicis accouche du futur Louis XIII. Cette naissance simultanée place Ariane sous une destinée particulière, comme si sa vie devait s’entrelacer avec celle du dauphin.
Mais le malheur continue de frapper : Yvon de Troïl, soupçonnant son frère Gabriel d’être le véritable père d’Ariane, le bannit, faisant naître une rancune qui pèsera sur toute la saga.

L’apparition de l’Épervier

Quelques années plus tard, Ariane grandit en Auvergne, sous la domination brutale du comte Thibaud de Bruantfou. C’est alors qu’un mystérieux chevalier vêtu de rouge, le justicier masqué surnommé l’Épervier, surgit pour protéger les opprimés et défier le pouvoir en place.
Figure insaisissable et auréolée de mystère, l’Épervier fascine Ariane et incarne l’espoir d’un peuple écrasé par l’injustice. Mais qui se cache derrière ce masque flamboyant ? Le récit entretient savamment le suspense autour de son identité.

Entre chronique historique et souffle légendaire

La Blanche Morte ne se limite pas à l’histoire d’Ariane. L’album introduit de nombreux personnages destinés à jouer un rôle central :

Gabriel de Troïl, banni et hanté par la culpabilité,

Germain Grandpin, ancien capitaine du roi devenu maître d’armes,

une vieille aveugle prophétique, qui relie les destins à travers les siècles.

Le récit mêle ainsi la grande Histoire — Henri IV, Marie de Médicis, Louis XIII — à une dimension presque mystique, où les éperviers et les visions annoncent un destin hors du commun.

Un premier tome intense et prometteur

Patrick Cothias et André Juillard livrent un récit où l’intime se mêle à l’épique. La mort tragique de Blanche, la naissance d’Ariane et l’émergence de l’Épervier installent les fondations d’une saga ambitieuse.
Le dessin précis et élégant de Juillard sublime les paysages d’Auvergne, les châteaux et les costumes d’époque, tandis que Cothias construit une narration dense, à la fois réaliste et poétique.

Conclusion

Avec La Blanche Morte, Les 7 vies de l’Épervier s’ouvre sur un prologue d’une rare intensité. Plus qu’une simple introduction, ce tome inaugure une fresque historique et tragique où se croisent passions, complots et mystères.
Ariane de Troïl, née dans le sang et le froid, apparaît déjà comme une héroïne vouée à un destin exceptionnel. Un début magistral qui annonce une saga incontournable de la bande dessinée historique.

✨ En résumé : La Blanche Morte est une entrée en matière puissante et poignante. Entre destinées individuelles et grandes manœuvres politiques, Cothias et Juillard installent une série qui marquera durablement l’histoire de la BD.